mail circulaire aux promos lycée 59-60 & 74-95
De J P Martin-Vallas
jpmvallas1@gmail.com
Bonjour
Je me permets de vous contacter en tant qu’ancien élève de Franklin (St Louis de Gonzague à Paris).
Si vous avez fréquenté le petit collège et avez eu le père Lamande comme aumônier, ce qui suit vous concerne,
Sinon, vous pouvez jeter ce mail, et SVP, faites m’en état.
J’ai été victime de la part de ce prêtre d’attouchements pédophiles, il y a 55 ans. Jusqu’à l’age de quarante ans, ce souvenir avait complètement disparu de ma mémoire consciente. Vers quarante ans, cette histoire m’est revenue progressivement en mémoire, et un jour, ayant une occasion d’aller dans le quartier de Franklin, je suis rentré dans le bâtiment administratif du petit collège, et ai demandé à voir le père Lamande. Quelqu’un m’a répondu qu’il était décédé, et il ne paraissait pas étonné de ma demande, car il avait ajouté : » Il aimait beaucoup les enfants »
Arrivé à l’âge de la retraite, j’ai trouvé la disponibilité intellectuelle, et le temps pour m’occuper de cette blessure.
J’ai donc, en octobre 2010, diffusé à 200 camarades de Franklin, des promo lycée 1961 à 1973 mon témoignage de cette expérience, avec la demande qui suit :
« je me permets de m’adresser à vous pour que vous me disiez si vous avez ou non vécu ce genre d’expérience avec ce père. Si vous l’avez vécu, je vous en prie, exprimez vous, ne gardez pas enfouie cette souffrance, vous n’aurez sans doute pas beaucoup d’autres occasion de le faire. »
Et j’ai reçu cinq témoignages d’hommes qui avaient été abusés sexuellement par ce prêtre.
Je crois pouvoir dire que nous sommes tous les six, quelque part, soulagés d’avoir parlé, car, tout comme moi, personne n’avait voulu, ni osé en parler autour de lui, ni même à son entourage le plus proche.
Le père Lamande a été aumônier au petit collège entre les années 1950 et 1983. J’ai tout lieu de croire que ses pratiques ont duré pendant toute sa présence au petit collège.
C’est pourquoi je vous renouvelle cette demande :
Dites si vous avez ou non vécu ce genre d’expérience avec ce père. Si vous l’avez vécu, je vous en prie, exprimez vous, ne gardez pas enfouie cette souffrance, vous n’aurez sans doute pas beaucoup d’autres occasions de le faire.
Vous pouvez souhaiter l’anonymat, écrivez moi, ou téléphonez moi, le plus important est de vous exprimer. Sauf avis contraire de votre part, je transmettrai vos témoignages au supérieur de la communauté de St Louis de Gonzague.
Je n’ai pas commencé cette démarche par interroger mes camarades de Franklin, mais je me suis tout d’abord adressé au père supérieur de la communauté des jésuites de St Louis de Gonzague. Il a fallu plus de cinq mois à ce père pour arriver à me répondre qu’il estimait que quarante ans après ces faits, ces enfants devaient avoir trouvé un équilibre de vie satisfaisant, et qu’il n’y avait pas lieu de le perturber. De plus, le prêtre en question étant décédé, il ne voyait pas l’intérêt d’une démarche quelconque.
A la suite de ces propos décevants, j’ai immédiatement envoyé mon premier mail à 200 de mes camarades. J’ai ensuite tenu informé le père supérieur des réponses que j’avais reçues. Et le 17/11/2010, le père supérieur m’a informé que : »Le Père Provincial a décidé de mettre en place une commission pour recevoir cette affaire ou d’autres qui pourraient se présenter. »
Je viens de parler au père provincial ; il n’a pas encore réussi à mettre en place cette commission. Dans l’attente, je l’ai informé de ma présente démarche.
P.S. vous trouverez, si vous le souhaitez, tous les détails de ma démarche sur mon blog à l’adresse suivant : http://franklin2.canalblog.com/; Ce blog est en mode privé : les moteurs de recherche sont bloqués.
JP Martin-Vallas