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Le père Lamande, prêtre jésuite pédophile________il est conseillé de commencer par le message du 01/05/2010
1 juillet 2016

TEMOIGNAGE 13 anonyme écrit par la victime

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J'ai fait ma scolarité à Franklin, de la 7ème aux « Humanités ».

Au petit collège de la rue Louis David, j'étais nouveau. Et aussi nul à la balle au prisonnier qu'à la paume. J'ai donc choisi mes copains, non pas chez les sportifs, mais parmi les autres nuls à la balle au prisonnier et à la paume.

En classe, bien qu'extrêmement brillant, du moins en mon for intérieur, je me faisais surtout remarquer par ma discrétion.

Venant de banlieue (ouest parisien) et de l'enseignement public, je serrais un peu les fesses. Mon éducation religieuse laissait à désirer et ma foi ne m'était pas une totale évidence.

J'avais beau être nul, discret et de peu de foi, j'étais plutôt mignon. Un angelot ! Blond comme les blés, les yeux comme les cieux. C'est ce qui me distinguait des autres garçons de Franklin, souvent affligés de stigmates héréditaires, ou plus généralement d'un physique commun.

J'ai néanmoins été flatté d'avoir si rapidement le privilège du petit train. Ah, le petit train ! Une immense plate-forme avec des gares, des ponts, des tunnels, réseau complexe d'aiguillages et de rails... Une vraie toile d'araignée.

Heureusement, j'avais passé l'âge des petits trains, mon intérêt se focalisant sur d'autres activités ludiques (notamment la balle au prisonnier et la paume).

La question du mal taraude l'homme depuis Caïn. Le pardon divin est jugé par une large partie de la population comme la réponse la plus adéquate. Du moins pour soi même. Pour les autres, la répression et la punition sont tout aussi largement plébiscitées.

La Confession, est le cœur de la doctrine catholique. C'est la rencontre personnelle avec Dieu, le père, par l'entremise de Jésus, l'Agneau de Dieu, qui porte le pêché du monde, et par conséquent, le pêché du pêcheur. On parle aujourd'hui de Sacrement de réconciliation. Ou de pénitence.

Bien que n'en ressentant aucune nécessité, il me fallait aller à confesse. Et mon confesseur était... ? Bingo ! Le père Lamande !

Ah, il a pas traîné la fouine. Le coup classique... sur ses genoux... sa familiarité gênante... dans la pénombre... L'affaire s'engageait assez mal, d'autant plus je n'avais rien à confesser. Pas de bol. Rien à avouer. Muet. Comme si j'avais perdu ma langue. Sec ! Je n'allais tout de même pas mentir en confession !

Acculé par les encouragements compatissants du père Lamande, je concédai une gourmandise, peut-être addictive, pour les Malabars. Pas suffisant ? Autre péché ? ... Alors ? ... Non ? ... Rien ? En désespoir de cause, le père Lamande m'administra l'absolution sacramentelle.

Et c'est alors, que... Mais vous connaissez la suite... Non ? Alors je la raconte.

Accrochez-vous... Alors qu'il déposait un baiser sur le coin droit de mes lèvres, j'ai senti se glisser... dans ma bouche... une grosse limace... humide... chaude... visqueuse... salée... répugnante… Vivante ! Ah ! Le dégueulasse ! C'était sa langue ! Le salaud ! J'ai bondi sur mes pieds et fusillé le vieux prélat d'un regard effaré. Le bonhomme baissa la tête et s'affaissa dans son fauteuil avec un gros soupir, confis de regret, de remord, voire d'une soudaine contrition. « Dégueulebife ! » ai-je lâché avec une certaine morgue, certes en pensée, mais le type a parfaitement capté.

La craspougne ! J'avais 10 ans !

Je n'en ai parlé à personne. Je n'allais quand même pas me vanter d'avoir failli me faire rouler une galoche par le père Lamande. Après tout, ce n'était pas pire qu'un coup de pied au cul, deux heures de colle, ou un « AE ». Oh, ce n'était pas par peur de n'être pas cru. Tout le monde était au parfum du père Lamande. En tout cas, parmi les garçons que je fréquentais. On en rigolait du père Lamande.... Ses histoires de slip ! Trop drôle ! Les élastiques distendus, les étiquettes à l'envers, ça l'intéressait beaucoup le slip. C'était un spécialiste. Son péché mignon. Bien plus que le petit train.

Ma foi ne s'en est pas raffermie. Bien sûr, je n'aurais pour rien raté la communion solennelle dans la Cathédrale Notre Dame de Paris, avec Maître Roger Thirot à l'orgue, les Petits Chanteurs de Chaillot en aube blanche. Ca valait le coup. Mais aucun effet mystique, spirituel ou quoi. D'autant plus qu'au milieu des sixties, communion exigeait confession. Et là, j'avais comme un blocage.

Le vieux prêtre galochant des gamins, c'est la paille qui cache la poutre. Le pire n'est pas là. Ce gros pervers a passé des années et des années à construire son petit train dans le grenier du petit collège, guettant dans le secret ses proies enfantines, torturé par le désir de

jouir de leur chair, succombant, conscient de violer ses voeux, ses devoirs, toutes les lois…

 

Quelle honte ! Il aurait pu défroquer pour faire ses cochonneries. Mais non, c'était bien plus pratique sous le manteau de l'Eglise, déguisé en prêtre, en odeur de sainteté auprès des parents, tapi dans l'ombre du confessionnal, insoupçonnable. Et par-dessus le marché,

dans la Compagnie de Jésus, ad majorem Dei gloriam. Et quoi de mieux que les saints auspices de Louis de Gonzague, patron de la jeunesse catholique (et, depuis Jean Paul II, des malades du sida, allez savoir pourquoi).

Pauvre type ! Recevoir l'Esprit-Saint ne rend certes pas saint d'esprit, mais il y a des limites... On peut être bas, mais pas à ce point. Le père Lamande, c'est les abysses, il n'y a plus rien, ni lumière ni repère, des gaz sulfureux en fumerolles. On touche le magma... on rentre dans le noyau…

Quelque autorité aurait au moins du le mettre à l'amende, le gros vicelard, fétichiste du slip d'enfant. Mais non. Ca a continué pendant des années. Multirécidiviste, serial. On en est à combien de témoignages ? Une classe entière ! Bientôt toute la cour de récréation du petit collège. A ce niveau là, c'est plus du pêché, ça relève de la médecine légale.

Je ne sais pas vous, mais, là... pour moi, c'est de la profanation, du sacrilège. Si je ne m'abuse, il était ordonné le père Lamande... investi de l'Esprit-Saint... le successeur des Apôtres... le représentant du Christ sur terre…

Faire des avances sexuelles à un enfant, pendant la confession, n'est pas qu'une faute morale ou qu'un délit pénal. C'est surtout un délit sacerdotal. Et du lourd. De gravioribus delictis. Plus gravioribus que tout. L'Eglise en a brulé pour moins que ça !

L'Eglise. Quoi qu'a dit ? A dit rin. Quoi qu'a fait ? A fait rin. Hé ! L'excommunication, c'est pas fait pour les chiens ! C'est pratiqué l'excommunication des prêtres. Tenez, vous qui fréquentez Megève, vous le connaissez bien le père Vesin. Excommunié ! Parce que francmaçon. Oui, oui, de ce siècle, en 2013. La franc-maçonnerie, ça coince, mais la pédophilie, ça roule. Bravo, belle moralité !

Ma foi était fragile et j'en ai été guéri à vie. Je n'étais pas le seul libre penseur. Enfants de coeur, on en a bouffé des hosties, sifflé du vin de messe, sniffé de l'encens, et je ne vous dis pas tout...

* *

*

Dans une prochaine confession, je vous parlerais des latrines. Celles du grand collège. Dans la cour du haut, la petite, à gauche. Vous vous souvenez ? Quatre ou cinq portes en bois, crasseuses, qui s'ouvraient en grinçant sur un réduit sombre, empuanti de veille pisse et de merde, les murs maculés de crasse, le trou à la Turque, glissant, pire qu'immonde... qu'on n'osait pas y aller…

Car c'est donc dans ces latrines que, par un beau jour d'été... mais

 

je vous en parlerai une autre fois. Je vous préviens, c'est ignoble. Rien de commun avec une langue de curé, du hard. Satan, le Diable cornu la queue fourchue, turlututu... Il n'était pas clerc mais j'avais 11 ans !

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2/05/2010 raisons de ce blog : le père Lamande S.J. prêtre pédophile
Le 1/05/2010, j’écrivais ceci :

Ayant été victime d’agissements pédophile de la part de ce prêtre il y a une cinquantaine d’années, et poussé par une forte motivation intérieure, j’ai décidé de parler, d’interroger mes camarades de l’époque et d’interpeller la société de Jésus.

Ce blog expose l’ensemble de mes démarches et de mes résultats, de manière chronologique. 

Un an plus tard, soit le 5/05/2011, ayant recueilli sept témoignages d’autres hommes ayant été abusés par ce prêtre, je me repose, et on me repose la même question : pourquoi continuer mon action, et ce journal qui en rend compte. 

Ma première réponse est : « je ne sais pas » ; j’obéis à une force intérieure qui me demande de continuer.

Mais je peux aussi expliquer et rationaliser mes objectifs, qui sont au nombre de trois :

  1. Il faut que la vérité de ce qui c’est passé entre ce prêtre et les enfants sous sa responsabilité soit établie, connue et reconnue. Et il reste encore un grand chemin à faire, et des interrogations à satisfaire. A mon sens le nombre de huit agressions connues, ne reflète pas du tout la réalité, qui doit être bien supérieure. Mes mails n’ont pas touché plus de dix % des enfants qui ont connu le père Lamande. Par ailleurs, des témoignages indiquent que la hiérarchie de franklin était au courant, ce que nie l’un de ses membres. Enfin, d’autres témoignages laissent à penser que le départ du père s’est fait à la demande de parents d’élèves, pour des raisons d’accusation de pédophilie.

  2. Il faut que tous les enfants qui ont été agressés par ce père aient une chance de parler. J’ai compris, pour moi-même, et en recueillant les sept autres témoignages, à quel point cette expression était importante. Pour beaucoup, c’était la première fois qu’ils en parlaient à leurs proches, et même à leur femme.

  3. Plus jamais ça. Je veux dire par la qu’il convient de tout mettre en place pour éviter de tels agissements, et aussi pour que d’éventuelles victimes soient encouragées à parler le plus tôt possible. Quelques mesures ont certes été prises par l’église catholique de France, mais je suis loin d’être convaincu de leur pertinence.  

De manière accessoire à cette démarche, on pourrait aussi rechercher s’il y a plus de prêtres catholiques pédophiles dans les institutions d’enseignement pour les enfants que de non-prêtres ou de prêtres mariés d’autres religions, et le cas échéant, se demander quel est l’impact du célibat des prêtres catholiques. 

PS 1) Il existe un service dénommé « NEWSLETTER », qui vous permet d’être avisé de chaque nouveau MESSAGE.

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PS 2) Tous les témoignages et courriers cités sont anonymes, sauf ceux dont les auteurs m’ont explicitement donné accord pour qu’ils soient nommés.

 

PS 3) Consultation du blog: vous pouvez soit consulter les derniers messages (en haut à droite), consulter les archives, vous y avez accès par mois, en bas à droite, soit lire les témoignages d'autres victimes, à droite au milieu

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