Un prêtre jésuite pédophile s'explique
J'ai connu Dominique Peccoud pour avoir partagé avec lui deux années en école préparatoire aux concours, à l'école de Jésuite de Sainte Geneviève des bois, à Versailles. Je ne l'avais pas revu depuis, mais je savais qu'il était devenu jésuite dès sa sortie de prépa .
Il y a trois mois, un autre de nos camarades de prépa m'a fait savoir que Dominique avait été condamné à deux ans de prison avec sursis le 07/04/2015 pour abus sexuel sur mineur, que le procureur avait fait appel de cette décision estimant que la peine était insuffisante, et que le procès en appel était prévu le 07/09/2016 à Grenoble.
J'ai donc contacté Dominique, avec qui j'ai parlé deux fois 30 minutes à deux jours d'intervalle. La première fois, je ne connaissais pas grand-chose à son affaire, et je l'ai donc écouté dire en boucle qu'il était entièrement innocent, que ses aveux lui avaient été imposés par son supérieur, et qu'on avait profité de ses problèmes de santé, il sortait d'un AVC à l'époque , pour les lui faire signer, le 23/04/2008. A la fin de notre entretien, il m'avait demandé de lire deux articles du Journal du Dimanche, paru le 19/06/2016, sur son affaire, et de lui en reparler.
Je l'ai donc rappelé le lendemain, et lui ai expliqué qu'à la lecture de ces deux documents, il m'était difficile de ne pas croire en sa culpabilité. Nous avons discuté d'un certain nombre de faits écrits dans ces articles, sans avancer . Puis j'ai abordé ma dernière question : pourquoi n'avait il pas fait appel de la décision le déclarant coupable et le condamnant à 2 ans de prison avec sursis. J'ai insisté pour lui dire que pour moi le fait de ne pas faire appel était un aveu de culpabilité. Il m'a répondu qu'il avait fait un appel incident , suite à l'appel du procureur, mais dans les faits, il avait effectivement accepté sa condamnation. J'ai alors senti qu'il fallait que je m'arrête, car il se sentait coincé, et il fallait enlever la pression.
Le 07/09/2016, il y a quelques jours, j'assistais au procès en appel.
Et j'ai été scandalisé et écœuré par le système de défense de Dominique :
Il était poursuivi pour agressions sexuelles sur 3 enfants, pour des faits non prescrits, sachant que sa dénonciation et les enquêtes qui avaient suivi, faisaient état de 6 autres affaires qui étaient prescrites.
Il avouait sans pudeur et sans gêne , avoir pratiqué des massages sur ces enfants, qui se transformaient en caresses, puis en caresses sensuelles, mais refusait le terme de caresses sexuelles, car , disait il, il ne touchait jamais leur sexe, sauf par inadvertance. Ceci se passait le plus souvent dans une chambre, ou il était seul avec le petit garçon, nus dans le même lit.
Cela lui paraissait tout à fait normal à l'époque, et malgré quelques dénégations, j'ose dire que cela lui paraissait encore normal !
En effet, dans son éducation familiale, la nudité des corps n'était pas un problème, il se retrouvait fréquemment dans son plus simple appareil dans le lit de ses parents, et son père avait été jusqu'à agresser sexuellement sa sœur.
De ce fait , il se sentait innocent des faits qui lui étaient reprochés.
Le juge lui ayant demandé pourquoi il avait écrit ses aveux en 2008, outre ses excuses liées à la pression de ses supérieurs, et sa faiblesse due à son AVC, il a fait état d'un autre élément : il pensait bien que ces faits, qu'il estimait normaux, pouvaient néanmoins être interdits par la loi, et il voulait que le procureur l'éclaire sur ce point.
Il faut noter qu'aucune des 9 victimes n'étaient présentes, ni n'avaient porté plainte, seules deux familles étaient là, mais n'ont pas été autorisées à prendre la parole. Toutes ses victimes étaient des relations familiales de Dominique, aucune n'appartenant à ses milieux professionnels, car il n'avait jamais été en relation avec des enfants dans ce cadre là.
Il faut noter aussi que quelques unes de ses victimes l' accusaient non seulement d'attouchements, mais de viols ; et ceux là étaient traités par Dominique d'affabulateurs et de menteurs.
La suite le 19/10, date du délibéré de la décision de justice.