au Socius
Mon frère, merci de votre réponse ;
j’avais bien reçu votre lien pour l’article de Franklin, mais l’avais égaré avant de le lire .
C’est effectivement un grand pas en avant que ce sujet soit évoqué dans cette revue.
Mais j’ai ressenti un grand malaise à cette lecture. Il y est écrit :
« Lorsque les premières victimes nous ont contactés, beaucoup des jésuites incriminés étant décédés, il nous était difficile de savoir comment faire droit à ces témoignages. »
NON, lorsque je vous ais contacté en 2010, ma demande était très claire : faire une enquête pour savoir s’il y avait d’autres victimes. Devant votre refus, j’ai du faire cette enquête moi même ! Et pire, la même année , le père Klaus Mertes sj , placé devant la même situation à Berlin, a fait lui même l’enquête nécessaire !
Plus loin il est écrit : « Nous réitérons donc notre appel à prendre contact avec notre cellule »
Cette approche est totalement insuffisante ; et non conforme aux recommandations 28 et 30 du rapport de la CIASE. Si ce prêtre est décédé, il convient de citer son nom, ses lieux et dates d’exercice ; c’est avec ces informations concrètes et tangibles que vous pouvez espérer encourager les victimes à se manifester ; et ce prêtre n’ayant à priori pas de descendance, son anonymat n’est plus requis. S’il est vivant, il convient de lui demander tout les éléments possibles et utiles pour contacter l’ensemble des victimes, comme vous l’avez fait avec Dominique Pecoud ?
Je souhaite qu’un rectificatif à cet article soit publié dans la revue de Franklin.
Vous écrivez : « Pour revenir à votre première question : nous comptons bien mettre en œuvre l’ensemble des recommandations de la Ciase » J’en prends acte, mais j’aimerais beaucoup en savoir plus sur la manière dont vous comptez appliquer les recommandations 28 et 30 !
Recommandation no 28 : Introduire un dispositif d’enquête de police systématique suivie d’un entretien des victimes de violences sexuelles avec un magistrat lorsque la prescription pénale est acquise.
Recommandation no 30 : Mettre en place, au sein de l’Église, un processus
d’éclaircissement des accusations portées en matière de violences sexuelles,
lorsque l’auteur est décédé ou l’action publique éteinte.
Je vous rappelle
- que ce rapport a établi qu’un prêtre pédocriminel avait fait en moyenne 63 victimes
- qu’il n’y avait que 1 à 2 % des victimes qui avaient osé contacté la CIASE
- que 60 % des victimes n’avaient jamais parlé de leur calvaire à qui que ce soit
- qu’il était plus difficile à une victime de parler qu’à un homme de sauter du deuxième ét age de la tour Eiffel
- et que donc il convient de faire le maximum pour identifier toutes les victimes de chaque prêtre
Ces enquêtes seront une main tendue aux victimes pour les encourager à parler, à sortir de leur isolement, et à entamer leur processus d’apaisement et de reconstruction.
Cordialement
JP Martin Vallas