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Le père Lamande, prêtre jésuite pédophile________il est conseillé de commencer par le message du 01/05/2010
3 décembre 2022

réponse à la CRR

Madame,

 

j'ai bien reçu votre « recommandation sur la reconnaissance et la juste réparation » en date du 8 novembre 2022, concernant ma demande .

Je voudrais tout d'abord vous dire que j'apprécie énormément la qualité de votre travail que je retrouve dans la rédaction de cette recommandation .

 

Mais, sur le fond, je ne suis absolument pas d'accord avec cette recommandation.

 

De manière générale , je crains que vous ne puissiez rester neutre en tant que CRR, entre mes demandes et la position des jésuites ; et que les différentes recommandations que vous émettez seront facilement recevables par les jésuites mlais en aucun cas par moi .

 

Je reprends vos différentes recommandations.

 

---Vous proposez une manifestation mémorielle de repentance ; je n'ai absolument pas besoin d'une telle manifestation ; en effet depuis 12 ans, je suis abreuvé par tous les jésuites que j'ai rencontrés, de paroles de compassion mielleuses mais qui ne sont suivies d’aucun effet, et qui se sont toutes révélées à l'expérience, n'être que des paroles verbales sans aucune substance.

 

---Vous recommandez que le dossier de Gilbert Lamande soit rendu complet avec toutes les pièces possibles et imaginables . C'est une recommandation qui ne me concerne absolument pas . Depuis 12 ans que je suis en contact avec les jésuites, j'ai effectivement eu l'impression que leur souci principal était de constituer un dossier avec le maximum de pièces sur Gilbert Lamande, mais absolument pas de se préoccuper de ses victimes et surtout pas de celles qui n'ont jamais pu les contacter.

De plus, j’ai plusieurs fois demandé à consulter le dossier de Gilbert Lamande, ce qui m’a été toujours refusé, et encore tout récemment, un fond d’archives des jésuites a été mis en place officiellement, mais il n’est pas consultable !

 

---Vous préconisez une recherche active d'autres victimes éventuelles de Gilbert Lamande

Sur ce point je suis tout à fait d'accord avec vous et je voudrais vous citer deux extraits d’un article du journal le Monde du 13 avril 2022, qui semble être un interview de monsieur Antoine Garapon , et dont le titre est : « Un barème pour la réparation financière des

violences sexuelles dans l’Eglise catholique »

 

1) La CRR s’efforce de « pousser les congrégations à se lancer dans une recherche très active des victimes »

Cette phrase de Monsieur Garapon est en plein dans le vif de mon sujet ; il ne s'agit pas uniquement de Gilbert Lamande, mais de l'ensemble des victimes des jésuites pédocriminels

 

2) « Cette commission (CRR) fait d’ailleurs de son côté un travail de mise en réseau des victimes de religieux d’une même congrégation »

Je n'ai, à ce jour, vu aucun effet de cette phrase prononcée par Antoine Garapon

 

Je reproduis ci dessous la recommandation 30 du rapport de la Ciase

« Mettre en place, au sein de l’Église, un processus d’éclaircissement des accusations portées en matière de violences sexuelles, lorsque l’auteur est décédé ou l’action publique éteinte »

Pour moi, ce processus d'éclaircissement des accusations ne peut se faire qu’en recherchant l'existence d'éventuelles autres victimes, donc en enquêtant auprès des personnes qui, enfants, ont été en contact avec ce prêtre et en leur demandant s'ils ont eux aussi été victimes.

J'ai à plusieurs reprises demandé à Thierry Dobbelstein si les jésuites comptaient mettre en œuvre cette recommandation . Sa réponse a toujours été qu'il comptait mettre en œuvre la totalité des recommandations du rapport de la Ciase, mais il n'a jamais voulu préciser s'il mettrait en œuvre cette recommandation numéro 30 et comment.

Je souhaiterais vivement que les jésuites nous disent s’ils vont vraiment la mettre en œuvre.

 

Au cours de ces enquêtes, il est essentiel de donner le nom du prêtre pédocriminel dont on recherche les victimes ; pour illustrer cette affirmation, je citerai une phrase de la dernière page du livre « Prière de ne pas abuser » de Patrick Goujon SJ ; « La joie m’a saisi quand le nom de l’agresseur fut prononcé par un autre que moi : je n’avais pas déliré ; j’étais sauvé. »

 

Je sais que les jésuites de France se refusent absolument à publier ces noms, bien que les jésuites des USA l’aient fait intégralement ; ce qui rend quasiment impossible toute enquête pour rechercher les autres victimes . La raison en serait que la loi française traiterait cette publication comme étant de la diffamation ; et il y a effectivement un petit risque . Mais la loi française pose aussi un autre principe tout aussi fort, qui est celui de la liberté d'expression . Le fond de la question, devant cette ambiguïté, est de savoir si les jésuites de France ont envie d’aider les victimes qui n'ont jamais pu parler à personne où s'ils choisissent de les ignorer complètement . Et on ne parle pas d’un petit nombre de victimes ;

 

Les jésuites estiment qu’il y a eu 3 000 jésuites entre 1945 et 2010 . Le rapport de la Ciase estime à 3 % le nombre de prédateurs, et à 63 le nombre de victimes par prédateurs . Sur les 90 prédateurs estimés, 55 sont connus par les jésuites, mais sur les 5 670 victimes estimées, 84 seulement sont connues par les jésuites. Reste donc 5600 victimes ; vous verrez plus loin que la Ciase estime que 60 % des victimes n’ont jamais pu parler à quiconque de leur agression ; il y a donc en jeu les souffrances de 3 360 victimes de jésuites!

 

Le rapport de la Ciase déplore expressément qu’aucun travail d’enquête n’ait été réalisé par l’église :

- extrait du §0588 du rapport principal de la Ciase

« Toutefois, ce ratio mesure surtout le travail d’identification des victimes fait par l’Église pour chaque agresseur signalé. Il témoigne du fait qu’aucun travail d’enquête n’a été mené par l’Église à partir du dossier du prêtre ou du religieux signalé comme auteur de violences sexuelles, pour tenter de retrouver d’autres personnes qu’il aurait pu agresser. »

 

Et les jésuites de France ont dit la même chose dans le « communiqué de presse du 19/04/2016 »

Il y est écrit : « la Province de France s’engage ...à vérifier l’existence ou non

de faits similaires ou d’autres victimes liés à cette affaire ».

J’aimerais savoir ce qui a été fait pour tenir cet engagement : y a t’il eu une enquête exhaustive pour rechercher ces autres victimes, ou s’est on contenté d’ouvrir les dossiers, pour réaliser qu’ils étaient vides ?

 

---Vous souhaitez que le parcours de Gilbert Lamande me soit communiqué . Le point le plus important de son parcours, et qui m'intéresse énormément, est celui où il a quitté ses fonctions d’aumônier au petit collège en 1977 ; en effet j'ai reçu 8 témoignages de personnes qui étaient élèves au petit collège à cette époque et qui toutes disent qu’il a été mis à la porte assez violemment , sans doute en raison d’une affaire d'agression sexuelle avec un enfant ; mais curieusement, il n'y aurait aucune trace dans les archives des jésuites sur ce point

 

---Vous terminez votre paragraphe sur vos recommandations en expliquant pourquoi vous ne pouvez traiter que les recommandations de la saisine de la victime, sans pouvoir vous préoccuper d'autres victimes . Vous dites que cela tient à la mission qui vous a été confiée par la Coreff ; je suis très surpris que la Coreff vous ait interdit de vous préoccuper de toutes les victimes de prêtres pédocriminels appartenant à des congrégations ; de plus il s'agit là de ma demande principale : que quelqu'un se préoccupe de l'ensemble des victimes de jésuites pédocriminels,et pas seulement de ceux qui se sont adressés à vous ;

Je vous reproduis ci-dessous 4 lignes de la page 391 , paragraphe 2-3 « des spécificités ecclésiales », du rapport de l'Inserm intitulé « sociologie des violences sexuelles » joint au rapport principal de la Ciase du 5 octobre 2021

 

« La proportion de personnes ayant parlé de ces violences apparaît élevée au regard du silence social qui a entouré jusqu’à récemment les violences contre des personnes mineures, même si la parole est plus fréquente aujourd’hui qu’auparavant. Ainsi, plus de 4 personnes sur 10 en avaient déjà parlé avant de répondre à l’enquête »

Il en ressort que 60% des 330 000 victimes de prêtres pédocriminels, n’ont pas à ce jour réussi à parler de leur souffrance à quiconque, ni même à leurs plus proche s ; c'est quelque chose que j'ai vécu profondément à titre personnel, en écoutant 4 des 40 victimes avec qui j'ai pu dialoguer, me dire « Jean-Pierre tu es la première personne à qui j'en parle »

 

 

---Sur la Réparation financière, je voudrais souligner que dans ma réponse à votre questionnaire, j'avais écrit ce qui suit

« DEMANDEZ-VOUS UNE RÉPARATION PÉCUNIAIRE ?

Oui, mais cette demande est secondaire par rapport à ma demande principale exposée ci dessous »

 

De ce qui précède, je vous confirme que je ne suis pas d’accord avec cette recommandation.

Je souhaite que ma demande soit réexaminée par la commission ad hoc, décrite à la fin votre recommandation.

Ma présente lettre tient lieu de celle demandée dans le dernier paragraphe de votre recommandation.

 

Cordialement

Jean-Pierre Martin Vallas

 

PS: depuis plus de 10 ans, je me bats contre l’omerta des jésuites, et de l’église catholique . Mon moyen de lutte est de rendre public nos échanges, que vous trouverez sur mon site : http://franklin2.canalblog.com

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2/05/2010 raisons de ce blog : le père Lamande S.J. prêtre pédophile
Le 1/05/2010, j’écrivais ceci :

Ayant été victime d’agissements pédophile de la part de ce prêtre il y a une cinquantaine d’années, et poussé par une forte motivation intérieure, j’ai décidé de parler, d’interroger mes camarades de l’époque et d’interpeller la société de Jésus.

Ce blog expose l’ensemble de mes démarches et de mes résultats, de manière chronologique. 

Un an plus tard, soit le 5/05/2011, ayant recueilli sept témoignages d’autres hommes ayant été abusés par ce prêtre, je me repose, et on me repose la même question : pourquoi continuer mon action, et ce journal qui en rend compte. 

Ma première réponse est : « je ne sais pas » ; j’obéis à une force intérieure qui me demande de continuer.

Mais je peux aussi expliquer et rationaliser mes objectifs, qui sont au nombre de trois :

  1. Il faut que la vérité de ce qui c’est passé entre ce prêtre et les enfants sous sa responsabilité soit établie, connue et reconnue. Et il reste encore un grand chemin à faire, et des interrogations à satisfaire. A mon sens le nombre de huit agressions connues, ne reflète pas du tout la réalité, qui doit être bien supérieure. Mes mails n’ont pas touché plus de dix % des enfants qui ont connu le père Lamande. Par ailleurs, des témoignages indiquent que la hiérarchie de franklin était au courant, ce que nie l’un de ses membres. Enfin, d’autres témoignages laissent à penser que le départ du père s’est fait à la demande de parents d’élèves, pour des raisons d’accusation de pédophilie.

  2. Il faut que tous les enfants qui ont été agressés par ce père aient une chance de parler. J’ai compris, pour moi-même, et en recueillant les sept autres témoignages, à quel point cette expression était importante. Pour beaucoup, c’était la première fois qu’ils en parlaient à leurs proches, et même à leur femme.

  3. Plus jamais ça. Je veux dire par la qu’il convient de tout mettre en place pour éviter de tels agissements, et aussi pour que d’éventuelles victimes soient encouragées à parler le plus tôt possible. Quelques mesures ont certes été prises par l’église catholique de France, mais je suis loin d’être convaincu de leur pertinence.  

De manière accessoire à cette démarche, on pourrait aussi rechercher s’il y a plus de prêtres catholiques pédophiles dans les institutions d’enseignement pour les enfants que de non-prêtres ou de prêtres mariés d’autres religions, et le cas échéant, se demander quel est l’impact du célibat des prêtres catholiques. 

PS 1) Il existe un service dénommé « NEWSLETTER », qui vous permet d’être avisé de chaque nouveau MESSAGE.

Si ce service vous intéresse, il faut aller en haut à droite en dessous du titre "NEWSLETTER";
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PS 2) Tous les témoignages et courriers cités sont anonymes, sauf ceux dont les auteurs m’ont explicitement donné accord pour qu’ils soient nommés.

 

PS 3) Consultation du blog: vous pouvez soit consulter les derniers messages (en haut à droite), consulter les archives, vous y avez accès par mois, en bas à droite, soit lire les témoignages d'autres victimes, à droite au milieu

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