à Hans Zollner SJ
Bonjour,
Je viens finalement d'arriver à lire la totalité de votre interview publié dans la croix le 8 novembre, où vous dites que l'épiscopat français devrait publier les noms des évêques mis en cause dans les scandales d'agression sexuelles
En tant que victime je voudrais vous faire part d'une réflexion qui devrait vous intéresser
Comme vous je suis très demandeur que les noms des agresseurs sexuels soient publiés, qu'ils soient évêques ou même simple prêtres, comme les jésuites aux USA l’ont fait
Ce qui est intéressant c'est que nous avons 2 motivations fondamentalement différentes si ce n'est opposées
En effet vous, vous mettez en avant « un risque de suspicion généralisée sur tous les évêques de France alors que seulement 11 sont concernés », ce qui pour moi veut dire que vous prenez en compte la défense de l'honneur des évêques, et que le sort des victimes vient très loin derrière
En ce qui me concerne, je pense que le nom des évêques, ou des prêtres, doit être rendu public parce que la publication de ce nom, et sa lecture par les victimes, est de nature à les encourager de manière très efficace à parler , à sortir de la chape de plomb ou ils sont enfermés dans leur souffrance, et a commencer un chemin de restauration
Je vais vous citer 2 éléments pour justifier mes affirmations
Le premier est l'extrait d'un article de de la croix du 15 décembre intitulé « Sanction de l'église contre les prêtres faut-il les publier ? » Où il est écrit ce qui suit
« À l’inverse, la publication des sanctions peut avoir deux effets bénéfiques, comme le montrent deux affaires récentes :
premièrement, cette publicité peut susciter de nouveaux témoignages de victimes, qui souvent craignent de ne pas être crues. La connaissance d’une condamnation visant leur agresseur supposé peut les aider à signaler aux autorités ecclésiales et judiciaires les faits dont elles disent avoir été victimes. Après que l’hebdomadaire Famille chrétienne a publié la sanction dont Mgr Michel Santier a fait l’objet, au moins cinq témoignages supplémentaires émanant d’hommes se disant victimes de l’évêque émérite de Créteil ont été portés à la connaissance de l’Église. »
Le 2e est dans la dernière page du livre « Prière de ne pas abuser » de Patrick Goujon SJ ;
« La joie m’a saisi quand le nom de l’agresseur fut prononcé par un autre que moi : je n’avais pas déliré ; j’étais sauvé. »
Jean-Pierre Martin Vallas
PS: depuis plus de 10 ans, je me bats contre l’omerta des jésuites, et de l’église catholique . Mon moyen de lutte est de rendre public nos échanges, que vous trouverez sur mon site : http://franklin2.canalblog.com