Compte-rendu de la réunion du 15 mai 2023 dans les locaux de la CRR
Compte-rendu de la réunion du 15 mai 2023 dans les locaux de la CRR , en présence de Mr Girardet, président , sœur Anne Chapell et Olivier Savignac, membres de la commission d'adjudication , de frère Lebel sj en visioconférence et de Jean-Pierre Martin- Vallas , victime.
Mr Girardet commence par rappeler de manière très complète les principales demandes de JP Martin Vallas et expose que l'objectif de cette commission n'est pas , dans un premier temps , de prononcer un jugement, mais d'essayer de rapprocher les parties pour qu'elles trouvent elles-mêmes un accord.
Mr Martin Vallas expose dans le détail ses principales demandes ainsi que leurs justifications ; le frère Lebel sj, y répond point par point, disant que l’objectif principal de la compagnie de Jésus était d'accompagner au mieux les victimes qui venaient la voir.
En ce qui concerne le fait de rendre public le nom des prédateurs, le frère Lebel estime qu’en l'état actuel de la jurisprudence, cela reste très difficile ; il semble prêt à l’accepter pour Gilbert Lamande, dans le cadre d'un appel à témoin de JP Martin Vallas, qui reste à faire.
Il est réticent quant aux enquêtes demandées par JP Martin Vallas car il craint d'approcher directement ou indirectement des victimes qui n'ont rien dit ; il ne veut pas réveiller leur traumatisme et leur apporter encore de nouvelles souffrances.
JP Martin Vallas s’indigne de l’utilisation de cet argument, déjà utilisé par le régional des jésuites, le frère Grenet en 2010, alors que le rapport de la Ciase, et tous les témoignages de nombreuses victimes, ont maintenant été rendus publiques.
Le frère Lebel déclare ensuite que pour certains prêtres, il n'y a eu qu'une victime et qu'il serait donc inutile de faire des enquêtes.
En ce qui concerne les archives, il est admis que les durées de 50 et 70 ans de leur inaccessibilité, démarrent à la mort de celui dont on examine les archives. Gilbert Lamande est en mort en 2000, l'examen des archives est reporté à 2050 ou 2070 en fonction de leur contenu . Mais le frère Lebel confirme que plusieurs personnes de la compagnie ont examiné les archives de Gilbert Lamande et qu'il n'y a rien concernant les faits évoqués.
Par contre, il cherchera à se renseigner sur la date du camp de Compiègne , lieu de l'agression sexuelle de JP Martin Vallas , celui ci ayant exposé les raisons pour lesquelles cette nouvelle demande est faite.
JP Martin Vallas évoque ensuite le cas du collège Saint François-Xavier à Vannes . Il s'agit du père spirituel et aumônier Alain Tillete sj , prédateur sexuel dont l'originalité était d'utiliser certains élèves comme « rabatteur », officiellement pour recruter des servants de messe, mais pratiquement pour sa consommation sexuelle personnelle. Une victime d’un des rabatteurs s'est adressée à JP Martin Vallas et à la CRR. Il semble que la position des jésuites soit de considérer qu'il a été victime d'un civil et non pas directement d'un prêtre jésuite, et qu’en conséquence, ils ne veulent pas considérer son affaire. Le frère Lebel nous informe que tel n'est pas le cas, mais qu'il y a des incohérences de date et de nom entre les déclarations de la victime et les archives du collège, mettant en cause la vraisemblance de ce témoignage. JP Martin-Vallas demande donc au frère Lebel de transmettre ces informations à la victime afin de lui permettre de réagir.
Il est ensuite évoqué par Mr Girardet la possibilité de faire une action mémorielle pour toutes les victimes d'agressions sexuelles de Saint-Louis de Gonzague . JP Martin Vallas évoque la cérémonie mémorielle faite par le cardinal Barbarin , en exprimant son dégoût le plus extrême pour celle-ci . Les intervenants lui assurent que les choses ont grandement évoluées depuis et que les victimes seront associées à la mise au point de cette cérémonie .
Mr Girardet évoque une cérémonie récemment faite et il en transmettra un compte-rendu à JP Martin Vallas.
De même il diffusera une analyse , ou les textes juridiques, sur la manière dont la justice française traite la diffamation.
Monsieur Savignac différencie les actions individuelles des victimes et les actions collectives. Il estime que le cas de Gilbert Lamande est loin d'être clos et que d'autres victimes pourraient encore se manifester
Il est aussi d'avis que nommer les prédateurs est primordial.
Sœur Anne Chapell estime que les points de vue et les objectifs des Jésuites et de JP Martin Vallas ne sont pas fondamentalement très éloignés, mais qu'il y a, par contre, une différenciation très importante dans les aspects de temporalité
Le frère Lebel verra avec sa direction l'opportunité de continuer un dialogue avec JP Martin Vallas
JP Martin Vallas
PS: depuis plus de 10 ans, je me bats contre l’omerta de l’église catholique . Mon moyen de lutte est de rendre public nos échanges, que vous trouverez sur mon site : http://franklin2.canalblog.com