CIIVISE

Monsieur, 

Je m’adresse à vous, en tant que victime (prescrite) d’un prêtre jésuite pédophile il y a quelques dizaines d’années.

Ayant été abusé sexuellement à l’âge de 8 ans, ma réaction de défense a été une perte de mémoire complète, qui ne s’est dissipée que vers quarante ans. Je n’ai pu, ou voulu tirer cet événement au clair qu’en 2010, dans ma soixante cinquième année.

Les jésuites ne voulant rien faire, j’ai mené mon enquête auprès de mes anciens camarades de l’école St Louis de Gonzague, à Paris, et j’ai recueilli plus de trente témoignages de victimes d’abus sexuels de la part de onze prêtres jésuites. La seule réaction du Provincial a été de créer, fin 2014, un « Groupe d’accueil et de veille pour les situations d’abus sur les personnes » ou le terme de pédophile n’apparaît que dans une note en bas de page, dans le titre d’un document de la C.E.F.

En 2018,le père Grenet S.J. ( ancien provincial France) m’a très clairement dit qu’il ne voulait pas parler de ces nombreuses victimes car un N° de téléphone existait, il leur suffisait d’appeler.

Je me suis bien sur, déjà adressé à la CIASE, mais je voudrais attirer votre attention sur le point suivant :

On lit en page 226 du rapport principal de la Ciase : 

§0588 Ce nombre serait sans commune mesure avec le ratio de trois victimes

par agresseur, qui ressort des réponses aux questionnaires adressés

aux diocèses et congrégations et de l’exploitation des archives. Toutefois, ce

ratio mesure surtout le travail d’identification des victimes fait par l’Église

pour chaque agresseur signalé. Il témoigne du fait qu’aucun travail d’enquête

n’a été mené par l’Église à partir du dossier du prêtre ou du religieux signalé

comme auteur de violences sexuelles, pour tenter de retrouver d’autres personnes qu’il aurait pu agresser. 

Les jésuites estiment qu’il y a eu 3 000 jésuites entre 1945 et 2010 ; le rapport estime à 3 % le nombre de prédateurs, et à 63 le nombre de victimes par prédateurs ; sur les 90 prédateurs estimés, 55 sont connus par les jésuites, mais sur les 5 670 victimes estimées, 84 seulement sont connues par les jésuites.

Auriez vous l’autorité de leur imposer de réaliser ces enquêtes ?

Cordialement 

JP Martin-Vallas 

PS vous pouvez tout savoir sur mes démarches en consultant mon site: franklin2.canalblog.com