à Thierry Dobbelstein, socius des jésuites de France
Mon frère,
au cours de notre conversation du 07/02, quelque peu tendue, vous m’avez dit avoir répondu à toutes mes questions, et qu’un nouvel entretien ne serait que la répétition de vos réponses, et donc inutile .
J’ai donc relu avec attention nos échanges depuis le 05/10/2021, date de la parution du rapport de la Ciase.
Effectivement, vous écrivez : « nous comptons bien mettre en œuvre l’ensemble des recommandations de la Ciase, comme cela a été annoncé à Lourdes d’abord par la conférence des évêques puis par la Corref. »
Mais malgré ma lourde insistance, vous ne dites rien sur la manière dont vous comptez appliquer les recommandations 28 et 30 !
Recommandation no 28 : Introduire un dispositif d’enquête de police systématique suivie d’un entretien des victimes de violences sexuelles avec un magistrat lorsque la prescription pénale est acquise.
Recommandation no 30 : Mettre en place, au sein de l’Église, un processus
d’éclaircissement des accusations portées en matière de violences sexuelles,
lorsque l’auteur est décédé ou l’action publique éteinte.
Avez vous déjà eu l’occasion d’appliquer ces recommandations ? Et comment avez vous procédé ?
Le 18/10/2021, vous écriviez : « Nous ne pouvons cependant pas forcer les personnes victimes à parler, et encore moins à nous parler » Certes, mais ne devriez vous pas au moins les encourager ?
Mais vous vous contentez de : « relayer dans nos médias et ceux de nos institutions l’invitation à contacter notre cellule » alors que savez très bien que : « C’est aussi difficile pour une victime de sortir du silence que de sauter du deuxième étage de la Tour Eiffel ».
Pour vous, l’important est d’accueillir au mieux la victime d’un prêtre, qui n’a pas fait une victime, mais 63 ! quid des 62 autres ? Ce n’est manifestement pas votre problème !
cordialement
JPMV