à Antoine Garapon, Président de la CRR
Monsieur le Président,
je viens de recevoir la décision de la formation de réexamen, faisant suite à ma demande de reconnaissance et de réparation.
Je suis très déçu par cette décision et je ne la comprends pas du tout, car elle me semble être à la fois injustifiée et en complète contradiction avec ce qui me semblait être la politique de la Ciase,de la Coreff et de la CRR, mais certes pas celle des jésuites.
Je me permets de vous demander avec insistance de bien vouloir m'expliquer la cohérence de toutes les annonces officielles que vous avez exprimées avec cette décision .
La Ciase a écrit au §0588 de son rapport principal :
« Il témoigne du fait qu’aucun travail d’enquête n’a été mené par l’Église à partir du dossier du prêtre ou du religieux signalé comme auteur de violences sexuelles, pour tenter de retrouver d’autres personnes qu’il aurait pu agresser. »
De plus, la recommandation 30 de la Ciase stipule :
« Mettre en place, au sein de l’Église, un processus d’éclaircissement des accusations portées en matière de violences sexuelles, lorsque l’auteur est décédé ou l’action publique éteinte »
Vous même avez déclaré au journal Le Monde, dans son article du 13/04/2022 , et dont le titre est : « Un barème pour la réparation financière des violences sexuelles dans l’Église catholique »
« La CRR s’efforce de « pousser les congrégations à se lancer dans une recherche très active des victimes »
Ma demande de reconnaissance et de réparation est en pleine cohérence avec ce que la Ciase et vous même avez exprimé. :
« Constatant le faible nombre de victimes qui, au regard du nombre d'agresseurs connus, se
sont manifestées à la suite des initiatives prises par la Congrégation, M. Martin-Vallas
sollicite la réalisation d'une enquête approfondie sur l'ensemble des religieux prédateurs qui ont sévi au sein de la Congrégation des jésuites » (extrait de la situation 111 de la formation de réexamen)
La décision de la formation de réexamen est un refus, car, « il (moi) ne saurait solliciter des mesures réparatrices d’agressions dont il n’a pas été la victime »
J’aimerais savoir sur quels textes Mr Girardet s’appuie pour formuler une telle affirmation. Une victime n’aurait pas le droit de se préoccuper du sort d’autres victimes ? De plus , mon souci des autres victimes des jésuites vient directement de la manière ignoble dont j’ai été traité en 2010 par le régional des jésuites, le frère Grenet.
Je cite à nouveau Mr Girardet :
« Si, au regard notamment du nombre de recommandations qu'elle émet à l'adresse d'un même institut religieux, la CRR peut, dans ses rapports avec celui-ci, lui demander d'engager des recherches plus actives et publiques des victimes de plusieurs religieux, elle ne peut, à l'occasion d'une saisine individuelle, recommander et encore moins imposer des recherches de victimes d'agressions sexuelles commises par des religieux étrangers à cette saisine . »
Si la CRR peut, qu’attend elle pour le faire, en cohérence avec la politique que j’ai rappelée ci dessus ?
« La Congrégation des jésuites fait valoir qu'une telle demande dépasse, par la généralité de son objet, la compétence de la CRR et ignore l'important travail qu'elle a réalisé »
Si la CRR n’est pas compétente, pourquoi sa lettre de mission précise t’elle : « Ces médiations peuvent aboutir à des indemnisations financières , comme à toute autre forme de réparation selon les demandes de la victime, connaissance de l'histoire de l'auteur,des autres victimes possibles etc »
Je dois vous dire aussi que je n’apprécie pas beaucoup l’autosatisfaction que manifeste la congrégation.
Monsieur le Président, j’ai absolument besoin que vous m’expliquiez ce qui me semble être une profonde incohérence entre ce que la CRR dit, et ce qu’elle fait.
Cordialement
JP Martin Vallas
PS: depuis plus de 10 ans, je me bats contre l’omerta des jésuites, et de l’église catholique . Mon moyen de lutte est de rendre public nos échanges, que vous trouverez sur mon site : http://franklin2.canalblog.com